Toi qui t’intéresse de près à la photographie, tu as peut-être déjà entendu parler d’histogramme. Alors derrière ce mot qui nous rappelle nos vieux (très vieux ?) cours de Maths, se cache un outil très puissant qui t’aidera à améliorer tes photos à la prise de vue, mais aussi pour tes retouches !
Trêve de bavardage, allons à l’essentiel 😀
Epingle cet article sur Pinterest pour le lire plus tard !
Table of Contents
Qu’est-ce qu’un histogramme ?
Si tu es abonné à mes mails privés, je t’ai déjà expliqué ce qu’est un histogramme. Si tu ne faisais pas encore partie du club, je t’explique ça quand même !
Un histogramme ressemble à ça :
Vu comme ça, ça parait très abstrait et un peu compliqué mais crois-moi, c’est plus simple que ce que tu crois !
Il faut imaginer que l’histogramme va aller récupérer chaque pixel de ton image et qu’il va les empiler en fonction de leur luminosité. Les pixels complètement noirs sont à gauche et les pixels complètement blancs sont à droite. Entre les deux se baladent tous les autres pixels du plus foncé au plus clair.
Je t’avais dit que c’était assez simple 🙂
Comment lire un histogramme ?
La petite subtilité, c’est qu’il existe en réalité plusieurs histogrammes pour une seule image. Sur l’exemple au dessus, les différents histogrammes sont présents :
- L’histogramme de luminosité général : c’est celui à considérer en priorité. Il te donne la répartition de l’exposition globale de ton image
- L’histogramme des couleurs : il existe un histogramme par couleur. Si tu as du rouge (ou ses dérivés) sur ta photo, tu peux afficher l’histogramme des rouges et il te montreras les luminosités uniquement des pixels « rouges »
Sur l’exemple au dessus, l’histogramme gris est l’histogramme général. On voit en dessous l’histogramme des jaunes, des bleus, des magentas et des verts.
Sur l’exemple du dessus, on voit qu’il y a un petit tas de pixels à droite, ce qui laisse imaginer qu’une partie de la photo est presque blanche, ou du moins très lumineuse. Il a une bonne partie des pixels qui sont dans le premier tiers de l’histogramme donc il y a une bonne partie de l’image qui est plutôt sombre.
On peut aussi voir qu’il n’y a aucun pixel complètement noir ni aucun pixel complètement blanc car il n’y rien sur les bords de l’histogramme.
Pour bien fixer les choses, voilà d’autres exemples :
Comment l’afficher ?
Directement sur ton appareil photo
L’histogramme est présent à plusieurs niveau. Tu peux déjà l’afficher directement sur ton appareil. Tu peux l’afficher sur ton écran LCD en visionnant une photo, et certains boitiers proposent même l’affichage de l’histogramme en temps réel en photographiant en live view (je déconseille de faire ça mais bon).
Si tu photographies en mode manuel, ça peut te donner une bonne indication pour savoir si tu as des pixels cramés (complètement blancs) ou au contraire bouchés (complètement noirs).
Car pour rappel, si ta photo est sous-exposée et que certaines parties sont bouchées, elles sont irrécupérables en post-traitement. Tu n’arriveras jamais à récupérer du détail dans ces pixels. C’est la même chose pour les parties de ton image qui sont cramées.
Pour l’afficher, visionne une photo et appuie sur « info ». Ce bouton peut changer selon les appareils. Renseigne-toi dans ton manuel d’utilisation pour savoir ce qui s’applique pour ton matériel.
Attention quand même à l’interprétation de l’histogramme sur ton appareil si tu photographies en raw. L’histogramme que te présente ton appareil est celui de l’interprétation jpeg de ta photo. Il te dira parfois que tu l’as cramée alors qu’en réalité tu pourras encore récupérer du détail sur ton fichier raw qui est beaucoup plus maléable que le jpeg.
Depuis un logiciel de post-traitement
Tous les logiciels de post-traitement peuvent t’afficher l’histogramme de ta photo. C’est très utile pour régler en détail ton exposition !
Sur Lightroom, il s’affiche automatiquement en haut à droite :
Depuis Photoshop il faut le demander dans Fenêtre -> Histogramme :
Comment l’utiliser ?
1. A la prise de vue
L’histogramme peut t’aider à régler ton appareil pour trouver la bonne exposition, surtout si tu travailles en mode manuel. Tu as sûrement entendu parler de « l’exposition à droite ». Derrière cette expression barbare se cache un outil puissant pour faire des bien meilleures photos !
L’exposition à droite est une technique qui est de surexposer un petit peu ses photos à la prise de vue (mais sans cramer l’image) car notre appareil photo est plus performant dans les hautes lumières que dans les basses lumières. Tu auras donc une photo de plus belle qualité avec beaucoup plus de détails en exposant à droite lors de tes prises de vue.
J’ai longtemps négligé cette technique par manque d’expérience au début car le risque est de cramer ses photos qui sont alors bonnes pour la poubelle… C’est clairement pas une technique à utiliser quand on débute. Mais quand on commence à mieux maîtriser son appareil, c’est bien d’avoir cette technique en tête pour avoir des photos d’une super qualité.
2. Pour certains effets de style
Si tu cherches à faire des photos style low key ou high key, l’histogramme peut t’aider dans tes réglages et t’assurer que tu ne bouches pas tes ombres ou que tu ne crames pas tes hautes lumières.
Si tu ne sais pas ce que c’est que le high key ou le low key, une photo vaut mieux que 1000 mots 😀 Je ferai certainement des articles spécifiques là-dessus 😉
3. En cas de dynamique forte
Si tu es abonné à mes mails privés, je t’ai déjà expliqué il y a quelques semaines ce qu’est une plage dynamique. Bon ok, mais c’est quoi la plage dynamique ? Si tu n’en as jamais entendu parler, je vais essayer de te l’expliquer de façon simple 🙂
Tu as sûrement déjà été confronté à des photos prises à contre-jour où tu as un ciel correctement exposé et un avant-plan en ombres chinoises non ? Ou à l’inverse un avant-plan correctement exposé avec un arrière-plan tout blanc, cramé. C’est la faute à la plage dynamique de ton appareil photo ! La plage dynamique va donner l’étendue de luminosité que ton capteur peut « voir ». C’est donc l’écart entre les fortes lumières et les ombres profondes que ton capteur peut analyser.
Il faut savoir que ton œil est beaucoup plus performant que ton appareil photo ! On peut calculer la plage dynamique en « stop ». Un appareil peut « voir » en moyenne 14 stops alors que ton œil en voit 24 !
J’ai essayé de reproduire en image la différence entre ce que vois ton oeil et ce que voit ton appareil. La première est ce que mon boitier voit de cette scène. La deuxième représente à peu près ce que mon œil a réellement vu. La différence est flagrante ! Ton œil est capable de distinguer beaucoup plus de contraste.
Ce que l’appareil photo voit Ce que l’œil voit
Avec un appareil photo reflex, il est pas toujours évident d’anticiper ce qui va réellement sortir de l’appareil. L’histogramme est alors ton meilleur ami ! Si tu es sur une scène avec une plage dynamique grande (coucher de soleil, temps nuageux, sous-bois une journée ensoleillée, etc), ton histogramme te permettra de voir tout de suite que ton appareil n’arrivera pas à te sortir des belles images à cet endroit là. Il te restera plus qu’à bouger d’endroit ou à changer d’angle de prise de vue.
4. Pour guider le post-traitement
C’est surtout en post-traitement que j’utilise l’histogramme. Il me guide vraiment pour faire mes réglages et ne pas tomber dans le cramé ou le bouché sur mes photos. L’histogramme te guide dans le réglage de l’exposition, de la répartition des ombres et des lumières mais pas que !
Tu peux aussi y voir la répartition des couleurs. Si une couleur est vraiment prédominante elle ressortira aussi sur ton histogramme. Depuis les récentes mises à jour de Lightroom, tu peux même régler spécifiquement chaque couleur RGB dans l’outil courbe :
C’est tout pour aujourd’hui ! J’ai mis un peu de temps à rédiger cet article pour essayer d’être la plus claire possible ! J’ai mis un peu de temps à vraiment saisir l’importance de l’histogramme. Aujourd’hui je me fie beaucoup à lui, surtout en post-traitement.
Est-ce que tu l’utilises de ton côté ? Dès la prise de vue ou plutôt au moment de la retouche ?
D’ici le prochain article, n’oublie pas de t’abonner demander ton livre gratuit en dessous de cet article 🙂 On se retrouve sur Facebook, Instagram et FlickR. Sinon porte-toi bien, fais plein de photos et amuse-toi !
Merci beaucoup Jess ! Ahah, j’ai hâte de voir ça ! Je vais te suivre de près alors 😀
Mais cet article est une mine d’or ! Bravo pour ce travail didactique de qualité ! Mais je dois t’avouer que les animaux qui seront photographiés et retouchés avec ta méthode seront représentés par des postures de yoga :)) Merci pour ce partage !
Merci beaucoup ! Contente que ça soit clair 🙂
D’un sujet particulièrement technique tu as réussi à faire une sorte de « tuto », de mode d’emploi très clair et très bien illustré ! Merci beaucoup pour ces précisions et explications très claires.